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Le juge peut se prononcer au nom de son intime conviction. Aucune loi n'empêche à un avocat de mentir à la place de son client. Aucun texte ne limite le pouvoir de l'intime conviction, et rien ne peut empêcher de s'exercer la presque folie d'un juge ou d'un expert énervé ou très pressé ce matin là.

D'où enquête sociale.

 
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on.gifCulture-Europe - Nouvelle - par pascal le 20/07/2009 @ 16:18

Flip Syndrome

L’amphithéâtre était presque plein quand Grégoire Fouillasson-Desnuits, entré par la petite porte du bas, installa ses quelques notes sur le pupitre. En costume vert pomme avec noeud papillon cerise, ses cheveux blonds ébouriffés transformaient sa tête en plumeau électrique et l'ensemble lui donnait un air adolescent. Il savait bien que cet aspect plaisait beaucoup aux étudiantes, et intriguait tout autant ses collègues professeurs que les médias, qui le sollicitaient fréquemment. Il faut dire que si sa présentation passait bien à l’antenne, côté radio il était de notoriété publique que sa voix de basse pour énoncer des vérités scientifiques confortait l’audience. Récemment, sur Culture-Europe, il avait brillé sur le thème de l’émergence inquiétante des nouvelles pathologies cognito-anthropo-dysthymiques. Devant la clarté de son exposé et le côté sérieux de ses arguments, le philosophe producteur Alan Fidèle-Grotte, sensé lui apporter la contradiction, avait passé pour un simple faire-valoir, avant d’être totalement éclipsé. Comment en effet se passer des sciences neuronales, et plus spécialement de l’électromyélinoscopie endocorticale à induction réflexe, pour appréhender les facteurs de risque dans la psychose bi-polaire, et plus encore dans ses variantes quadri, octo et métamultipolaires ? Occulter cet outil diagnostique, comme le suggérait Fidèle-Grotte, et vouloir établir un lien théorique entre ces nouvelles démences et les troubles identitaires n’étaient qu’approximations philosophiques, vérité que le Professeur Fouillasson-Desnuits n’eut aucun mal à imposer grâce à son argumentation psychologique clinicienne. Bien que radiophonique, cette émission avait traversé l’opinion, d’autant plus qu’au beau milieu de la prestation, le Professeur Fouillasson-Desnuits s’était emporté, menaçant Alan Fidèle-Grotte de lui intenter un procès pour outrage et harcèlement s’il continuait à ânonner que les transformations sociétales et les bouleversements identitaires pouvaient à eux seuls expliquer le malaise général, dont rien ne prouvait qu’il fût pathologique au sens médical. Fouillasson-Desnuits exhorta alors le philosophe de prouver ce qu’il avançait, ne serait-ce qu’en respect du principe de précaution scientifique. Fidèle-Grotte protesta, estimant que cette injonction était paradoxale, voire même perverse. Le psychologue tonitrua que son interlocuteur était passé grossièrement dans le camp de ses détracteurs, et qu’il avançait des sottises sans le moindre début d’un semblant de petite preuve scientifique et/ou clinicienne. Fidèle-Grotte avait alors tenté d’apaise le débat, mais sans succès, bien au contraire. Dans le but de détourner le cours menaçant des idées de Grégoire Fouillasson-Desnuits, il orienta d’une voix tremblante la discussion sur un sujet connexe : quelle différence le professeur de psychologie faisait-il entre une preuve scientifique et une preuve clinicienne ? Loin de se calmer, Fouillasson-Desnuits estima que cette question était " exquisément subversive". Juste après cette déclaration, tous les transistors de France émirent une série de martèlements : celui du poing du Professeur, s’abattant sur le bureau du studio, suivi par la résonance des deux micros qui rebondirent plusieurs fois sur la même table. Dès lors, Fouillasson-Desnuits ne laissa plus la parole au célèbre producteur de la non moins célèbre émission " Devoir de réponse, droit de savoir ", écoutée religieusement chaque mardi soir par tous les étudiants de psychologie. Il accusa sans nuance le philosophe de l’avoir amené dans un traquenard, et lui assura qu’il n’était pas dupe. Sans chercher à savoir quel lobby obscurantiste voire quelle secte se cachait derrière ses propos nihilistes et même perfidement négationnistes, il entendait terminer seul l’émission, n’ayant jamais été homme à fuir devant les simplismes et les outrecuidances des profanes. C’est ainsi que durant la dernière demi-heure, Fidèle-Grotte ne put prononcer un mot. Il chercha au début à le faire, mais à chaque tentative, le Professeur Fouillasson-Desnuits couvrait sa voix en élevant le ton autant qu’il le fallait, quitte à crier dans le micro. On entendit vite le claquement sec d’une porte : Fidèle-Grotte avait quitté son propre studio d’enregistrement. Fouillasson-Desnuits termina alors son exposé avec un brio exceptionnel et un calme remarquable retrouvé aussitôt après la tempête. Il indiqua le faire en pensant tout spécialement aux étudiants du " master " de psychologie auxquels il allait s’adresser prochainement, dans le cadre de ses conférences sur l’approche anthropopsychique clinicienne des nouveaux troubles de la personnalité. Son exposé radiophonique fut clair, synthétique, méthodique. Avant, pendant, après, dans un premier temps. De l’énervement de sa grand-mère, jadis, au FLIP de son épouse, à ce jour, en passant par l’angoisse de sa mère. Puis les expérimentations entreprises dans son laboratoire depuis huit ans déjà. Les découvertes sur le poisson rouge, puis le lapin, puis sur son propre chien, et enfin, depuis un mois, sur l’Homme. Et enfin les perspectives thérapeutiques : sa grand-mère ne s’était calmée qu’en tombant malade, sa mère était passée du stade d’angoisse diffuse à celui d’anxiété polyphobique, mais il comptait bien que sa femme puisse être totalement guérie de son FLIP. Il termina en donnant rendez-vous à " ses étudiants " dans quelques jours, pour approfondir avec eux les quelques points de son exposé qu’ils n’auraient pas bien saisis, et notamment l’approche clinicienne du syndrome qu’il a découvert tout récemment après des années de recherches, le FLIP. Ce syndrome touchant de plus en plus de malades, il ne doutait pas que les étudiants en psychologie des universités qui l’invitaient à faire sa série de conférences seraient fort intéressés, et que les débats seraient au moins plus professionnels et sérieux qu’à Culture-Europe. On comprendra aisément qu’après un tel esclandre, que d’aucuns pensèrent pré médité à des fins publicitaires, l’amphithéâtre soit rempli, et les étudiants fort curieux de voir le Maître en personne. De fait, après l’arrivée du professeur, il ne fallut pas plus de trois minutes pour que la salle soit comble. Fouillasson-Desnuits ne bougeait pas, droit devant son pupitre, tapotant régulièrement le micro pour s’assurer de son fonctionnement. Il regardait dans le vide, au fond de la grande salle. Devant lui, dans les premiers rangs, des jeunes filles, surtout, avaient leur stylo à la main, et leurs feuilles bien placées devant elles. Elles étaient arrivées bien avant l’heure, afin de voir de près leur idole, pour certaines, et un chercheur très en vogue, pour d’autres. Surtout que Fouillasson avait déjà fait savoir ses options humanistes en soutenant les " sans papiers ", justement sur Europe Culture, avec un autre philosophe, Bruno Girard Salan, et avait même pris position contre les "organismes génétiquement modifiés ", la " malbouffe ", l’homophobie, la misogynie dans les tribunaux, et le harcèlement des " sans domicile fixe " jusque dans leurs tentes. Le professeur Fouillasson-Desnuits, qui ressemblait à Woody Allen en plus grand avec des cheveux hirsutes, sonna le début de la prestation. Il tapa du doigt à trois fois sur le microphone. Sèchement, mais vigoureusement. Cet avertissement fut d’autant plus remarqué qu’il le fit de profil par rapport à son assistance, les yeux fermés, dans une posture de recueillement, et qu’il inclina la tête en arrière, faisant ainsi pencher vers l’arrière la masse blonde de sa chevelure hirsute. L’effet de cette mise en scène fut immédiat : un silence total s’installa, un silence comme les aimait Fouillasson-Desnuits, quand il avait des révélations à faire, ce qui était chez lui très fréquent. " Mesdemoiselles, et Messieurs, bonjour. " La voix, profonde et suave, le timbre sérieux et même grave, provoquèrent quelques frissons dans les premiers rangs, et séduisit presque tout l’auditoire. Il entendit en retour monter vers lui quelques " bonjour Professeur, bonjour Maître, et bonjour Monsieur", ce qui entraîna de sa part un sourire large, perceptible jusqu’au fond de l’amphi. La politesse, c’est le début du respect, et le respect c’est le fondement de l’autorité. Nous allons donc, comme vous le savez, évoquer aujourd’hui un nouveau syndrome. " La maladie qui monte ", comme m’a dit à fort juste titre une de vos collègues étudiantes lors de ma dernière conférence, dans le Sud de la France. Ce n’est donc bien évidemment pas parce que j’ai personnellement découvert ce syndrome que je vous en parle, mais parce que cette pathologie n’est même plus " émergente ", comme il y a encore quelques années, quand je l’ai décrite, épaulé par une petite équipe que je remercie au passage. Une petite équipe, oui. Une toute petite même. Car la vraie recherche est autant aidée par nos instances politiques qu’un sans papiers ne l’est par sa préfecture ! Fouillasson-Desjours souriait, clignant d’un œil, cherchant la complicité de son auditoire. Les jeunes sont de gauche. Ils vont aimer. Applaudissements nourris dans la salle, effectivement. Fouillasson-desnuits leva la main. Aussitôt le silence revint/ le public était bon. Cette maladie est à ce jour, n’ayons pas peur d’employer le terme juste : " omniprésente ". Et son incidence, faisant jouxter sa morbidité avec un phénomène épidémique, serait moindre si l’on m’avait écouté à l’époque, au lieu de laisser des corporations, dépassées mais très protégées, retarder la prise de conscience scientifique, et partant, les recherches thérapeutiques. Qu’est ce donc que cette nouvelle maladie " épidémique " sans germe microbien ou parasitaire, que Pasteur était loin d’imaginer, mais que mon équipe et moi-même avons mis à jour ? Fouillasson-Desnuits marqua un silence. Il avait pris la posture du chien d’arrêt, regardant fixement les premiers rangs de ses fidèles, sans même respirer, les membres raidis par l’attente. Il entendit quelques murmures, spécialement dans les premiers rangs. Un bruissement discret lui parvenait, une onomatopée en écho se diluait dans l’air ambiant. " le flip ? Le flip ? C’est le flip?" " Eh bien oui, Mesdemoiselles et Messieurs. Cette néo-pathologie psychopathologique, je l’ai appelée voici quelques années, comme je viens de l’entendre ici ou là, " LE FLIP ". Nouvel arrêt du son, mais pas de l’image. Le professeur écrivait avec solennité les quatre lettres de la maladie, en majuscules rouges et à la verticale, sur le tableau électronique . " F, L, I , P. Voilà. Le FLIP. " Les lettres apparaissaient donc une à une sur l’écran géant situé derrière l’orateur. Les étudiants prenaient des notes, tentant de placer les lettres sur leur feuille exactement comme elles étaient disposées sur l’écran. " Alors, pourquoi FLIP ? C’est très simple. Il s’agit en réalité de la Frénésie Latente Inhibitrice de la Placidité. Flip au travail. Flip à l’école. Flip de la retraite, du chômeur, de la femme enceinte. Flip de la grande surface, flip routier et même autoroutier, flip à l’hôpital, à la cuisine, en caravane, que sais-je encore ? " Une voix s’éleva, au premier rang. Une voix timide de jeune fille. " Flip en famille, Monsieur le Professeur ? " Fouillasson-Desnuits parut médusé. Pour la seconde fois, il marqua un arrêt ostensible. Puis il reprit sa lente déambulation, en regardant tour à tour l’étudiante et la salle. Un parfum de drame lui parvenait aux narines. L’odeur du FLIP. L’adrénaline. Il changea instantanément d’attitude, assoupplissant le dos, détendant les bras. " Elle est charmante ", susurra t’il, avec un sourire attendri, et de sa voix la plus suave. De la salle rassurée, qui avait noté avec le brusque changement de comportement de l’orateur, montait des petits rires, signes de soulagement. L’atmosphère se détendait. Allait-on assister à du grand Fouillasson-Desnuits, comme avec Fidèle-Grotte, il y a quelques jours, sur Europe-Culture? " Mais non, ma petite demoiselle !", murmura t’il en rapprochant son micro de sa bouche et en tournant lentement mais majestueusement la tête de droite à gauche. " Vous êtes tout-à-fait charmante, je le répète. Mais votre proposition est scientifiquement inacceptable ! Sci-en-ti-fiquement I-na-ccep-TABLE" . Il avait prononcé le mot en creshendo, et tapa du plat de la main sur le pupitre sur la syllabe " table ", ce qu’il savait représenter un double message synergique, fort différent que celui de taper du poing sur un bureau de journaliste, qui était un signal de colère et de rupture en langage cognitivo-comportementaliste. En tapant du plat de la main sur le phonème " table ", et précisément sur une table symbolique, il décuplait l’effet et montrait que son enthousiasme personnel grandissait, qu’il était en phase avec l’auditoire, et qu’il attendait une parfaite réciprocité. La vérité s’aplatissait entre ces deux tables enfin réunies. Fouillasson-Desnuits exultait. Et là, il sentit qu’il avait marqué des points, que c’était même peut-être gagné d’avance. Le public était plus tendu, plus silencieux, comme en attente de l’effet suivant. Un bon orateur sent ces choses là. La gymnastique fonctionnait. L’élastique était tendu. " Et pourquoi, justement, est-ce précisément dans les divers événements de la vie familiale (qui s’est fort adaptée et a singulièrement progressé ces derniers temps) que l’on ne rencontre pas, sauf exception, de cas de FLIP ? " Les étudiants réfléchissaient. Dans les premiers rangs, c’était à qui donnerait la bonne réponse. Stylo en main, l’étudiante dont il s’était servie leva la main droite et dit " je le sais ". Mais un peu partout, éparpillés dans l’amphithéâtre, se dressaient des mains, des stylos, des bustes. Certains doigts s’agitaient frénétiquement, pour mieux se faire remarquer. Fouillasson-Desnuits contemplait ce spectacle comme un toréador regarde le taureau abandonné de tout, et même de ses propres réactions personnelles, la bête déjà vaincue avant mise à mort. C’est alors qu’il perçut, venant du fond de salle, une voix d’homme, cette voix désagréable et mal habillée qu’il reconnut instantanément. « Parce que l’on ne les a pas cherchés, ou parce que le FLIP en famille est plus clinique que scientifique? » Cette voix sans miel ni beurre, sans vibrato ni flonflons.... Fidèle-Grotte était là ! Personne ne vit trémuler l’extrêmité distale des cheveux en plumeau du professeur de psychologie clinicienne, qui ne s’était pas départi de ce sourire affligé d’homme de science, qui en sait tellement que pour lui tout est égal. Planant sur la salle comme un albatros au-dessus d’un navire, il disait avec sérénité la Vérité. Et quand il se posait…Les pourfendeurs l’attendaient, les traqueurs surgissaient, les jaloux tentaient de le castrer de son savoir… « Vous êtes donc parmi nous, bien caché au fond de la salle, cher Monsieur Fidèle-Grotte, car c’est bien vous n’est-ce-pas, dont je viens d’avoir le plaisir teinté d’amusement de reconnaître, et la voix, et le style ? » Silence lourd dans la salle. Ce n’était plus une mouche qu’on n’entendait. C’était un albatros. « Au reste, quel honneur pour nous que le ministère de la « culture pour tous », comme ils disent, ait dépêché pour ma conférence un de leurs grands communicateurs, un philosophe surdoué des antennes électromagnétiques ! » Fouillasson-Desnuits cherchait manifestement les formules les plus ésotériques, les plus politiquement correctes pour s'assurer la complicité de la salle sans heurter les idéologies tout venant. Mais Fidèle-Grotte ne lui laissa pas le temps de les mettre au point. « C’est bien moi, Professeur, et je salue votre sens aiguisé de l’ouie, avant d’en saluer d’autres, du moins si votre prestation le mérite. Mais je précise que je n’interviens ici ni comme journaliste, ni comme philosophe, ni comme observateur mandaté par le gouvernement. Je suis inscrit depuis sept ans dans cette classe de master, et jusqu’à présent, j’ai échoué. Il faut dire que j’ai mis neuf ans pour obtenir la licence de psychologie, car on me reprochait de ne pas admettre de facto les fondamentaux des croyances enseignées». Fouillasson-Desnuits apercevait trop de visages tournés vers l’intrus. Ce déficit de focalisation sur son apparence lui déplaisait souverainement. Il décida instantanément de rejouer la grande scène d’Europe-Culture. « Parfait cher Monsieur, et tout au moins…Félicitations pour votre persévérance. Tout est révélateur, comme vous le savez. Tout parle de tout et n’empêche pas de prétendre le contraire…Vous voudrez bien, en ce cas, profiter de mon enseignement en silence, ou sortir de la salle, si vous avez des exclamations à interjeter impunément ». Le propos était rude, la voix sèche, la mimique raide. Tout cela devait plaire aux adorateurs de l’autorité, assez nombreux généralement dans son assistance. Comme il l’espérait, cette mise au point avait détourné vers lui le plus grand nombre des visages distraits par l’outrecuidance de l’intrus. Il pouvait reprendre son allocution. « Très charmante demoiselle, dont l’esprit d’observation contribuera à faire, je n’en doute pas, une excellente psychologue clinicienne généraliste, le FLIP syndrome épargne très généralement le champ des relations familiales, et voici pourquoi. En occident, le FLIP touche les populations inadaptées aux transformations sociétales. Que ces transformations soient en cours, ou qu’elles soient abouties. Or, le champ familial est le seul qui ait été convenablement accompagné par les différents gouvernements, et là, vous voudrez bien noter que je ne fais aucune distinction entre les idéologies successives et finalement superficielles qui ont favorisé cet accompagnement. Bien conseillé, par des gens sérieux et prudents, le pouvoir politique a favorisé l’épanouissement de vrais réseaux structurants, alliant la légalité à l’humanisme, la compétence au dévouement altruiste. Et je dois dire que dans cet aspect que d’aucuns affirment comme étant fondamental dans la construction et l’équilibre identitaires (ce que j’ai personnellement peine à croire, ou du moins que je nuancerai fortement, après deux décennies de recherches cliniciennes), l’édifice est remarquable, et les résultats à l’avenant. C’est d’ailleurs ce contre-exemple qui me permit de mieux comprendre pourquoi, dans mon laboratoire d’analyses psycho dynamiques cliniciennes, et même dans les chambres d’isolement psychanalytique où j’ai également tenté l’expérience, c’était la seule « boîte de Pétri » qui ne développait pas de culture flippée, si j’ose m’exprimer ainsi » Se tournant un instant vers l’écran où éclataient les initiales du syndrome, le professeur replaça discrètement son noeud papillon rouge cerise, qui s’était légèrement déplacé par striction de la glotte quand Fidèle-Grotte était sorti du bois. Il venait de remarquer qu’au premier rang, des yeux fixaient trop souvent cette partie de son apparence vestimentaire, toujours travaillée, pour délivrer un message subliminaire. La tenue habilement corrigée, il poursuivit. « Quarante à cinquante mille hommes de droit. Dévoués, compétents, attentifs aux libertés fondamentales. Un réseau sans failles d'hôtels de police, de gendarmeries, au sein desquels le personnel bénéficie d’une formation continue et est même sélectionné sur des critères de compétence en matière de droits de l’homme, d’équité maritale (notez le terme en rouge, je vous prie) et de capacité à l’écoute neutre avant décision en termes d’actes authentiquement républicains, garantis par l’Etat. Un chapelet presque inépuisable de cabinets de professionnels de la psychologie, chapelet qui préfigura historiquement (et là encore je vous demande de le surligner) les cellules d’écoute et d’accompagnement ainsi que les cabinets d’expertise psychologique qui commencent ENFIN… » (le Professeur, poings fermés, leva la tête, les yeux fermés, en signe de remerciement au Destin) « Oui, ENFIN, à soulager l’être humain dans les racines de son être : le travail ». « -Excusez-moi, Professeur, je bois depuis le début vos paroles, et les fixe modestement pour l’éternité sur mon calepin. Mais là, j’ai une angoisse, pour rester comme vous dans le champ des cultures psy. Au fond de la salle, les sons qui nous parviennent sont parfois déformés. Ai-je entendu « nêtre », ou « hêtre »? En d’autres termes, avez-vous également étendu vos recherches dans les champs de hêtres, et êtes-vous passé pour faire vos découvertes, du rat des champs à la botanique arboricole? Je vous remercie de bien vouloir me répondre, au contraire de ce que vous fîtes sur les ondes. Stupeur. Fouillasson-Desnuits décida instantanément de ne pas s’énerver ostensiblement à ce stade du viol de sa démonstration. Il pouvait encore exploiter à son profit la déchirure que l’emmerdeur (car c’en était un, et ce n’était que cela) lui infligeait. Il prit la mimique du grand albatros blessé. Baissant le plumeau vers la droite, micro bas, nœud papillon en bataille, et affaissant la colonne cervicodorsale à la manière d’un homme chargé d’un sac trop lourd pour lui, il déclara sur un ton fataliste : « Etudiant Fidèle-Grotte, vous avez donc décidé de jouer le cancre ? L’interprétation de son propre personnage n’étant pas une prouesse, ce rôle vous sera très aisé. Achetez-vous donc un enregistreur avec les deniers du ministère de la culture, et un dictionnaire. Naître ou ne pas naître. Voici ce que vous auriez du méditer de longue date, avant de venir végéter sur les bancs des universités humanistes ! Mais je retiens votre posture. Vous voulez jouer les fous du roi, Fidèle-Grotte? Soit. Le roi accepte, avec mansuétude, avec compassion. Et même avec pitié, pour rester honnête avec moi-même ». On y était. Ca allait être du sport. Dans la salle, l’énervement s’épanouissait. On pourrait sans doute réécouter la conférence sur les radios. Demain matin, Ouest-Matin en ferait son titre principal, et on pourrait peut-être se reconnaître sur la photo en première page. « J’en étais, je les ai vus, je les ai entendus . Fidèle-Grotte m’a fait un clin d’oeil, et le professeur Fouillasson-Desnuits m’a souri». Le professeur de psychologie clinico-psychanalytique postfreudienne attendait la réplique, la tête déjetée en avant, comme pour entendre son détracteur plus vite encore. Mais rien ne vint. Il avait donc marqué un point de plus. « Reprenons, Mesdemoiselles et Messieurs. Je vous prie d’excuser cette interruption du cours, qui prouve à tout le moins que le service public manque même d’appariteurs. L’arbre d’un trublion ne pouvant durablement masquer la forêt des bons étudiants, je poursuivrai la conférence malencontreusement interrompue en décrivant de façon plus détaillée les outils organisationnels d’état, déployés au profit de la population, du moins dans sa problématique familiale. Près de cinquante mille avocats. Presque autant de psychologues, même s’ils ne sont pas encore tous cliniciens. Des points-rencontre animés par des professionnels chevronnés, accueillant les parents dépassés par leurs conflits, les aidant à retrouver le meilleur climat possible. Des services entiers d’assistants sociaux judiciaires, remettant un nombre impressionnant d’enquêtes sociales et psychologiques aux magistrats chargés d’aider les familles. Tout cet appareil humaniste, altruiste, neutre et bienveillant, consacré au service des femmes et des hommes en difficulté pour faire vivre nos idéaux, voilà qui a considérablement réduit à la source le risque de flip en famille. Mais pour les aspects plus sérieux de l’existence, nous sommes loin de cette richesse de moyens, de ce talent préventif, de cette chaleur humaine, tout simplement, qui est donc comme permise aux parents, mais refusée aux consommateurs, aux travailleurs, aux usagers la route et aux malades, pour ne citer que ceux-là. Et c’est précisément cette misère globale de moyens qui permet au FLIP de s’insinuer dans la société, de progresser, de tourmenter, de créer du désordre, de la pauvreté, des déséquilibres cognitivo-mnésiques, bref, des perturbations thymiques, les prémisses de paupérisation spirituelle et matérielle. » Le professeur voyait les étudiants prendre des notes, et n’entendait aucun persiflage venant du fond de la salle. Il poursuivit donc. Mais qu’est-ce que le FLIP, en réalité, Mesdames et Messieurs ? Certes, le néologisme que j’ai créé est à présent passé dans les mœurs, et d’une certaine façon, je m’en réjouis. Sans aucune vanité, bien évidemment. Ma fierté est de servir, et mon honneur de continuer à le faire » Ayant propulsé comme naturellement cette tirade, très habituelle chez lui, il constata qu’elle produisait toujours son effet. Plusieurs stylos de jeunes filles tombèrent, dans les premiers rangs, et l’une d’entre elle, très bien maquillée, d’ailleurs, quitta sa veste juste après, laissant découvrir un petit chemisier rose fort seyant. « N’entend-on pas à présent sur la plupart des stations de radio, ou dans la rue, ou au travail, des expressions telles que « je n’en peux plus de flipper comme cela », « Mon patron me flippe », ou « mon banquier est vraiment flippant, c’est presque du harcèlement », « mon professeur m’a encore fait un sermon complètement flippant », « je flippe tous les jours avant de prendre le bus, et d’ailleurs les transports en commun, c’est presque aussi flippant que la voiture perso », je ne sais si je vais prendre des vacances d’hiver, et ça me fait flipper », « ce serait flippant si mon chemisier rose jurait avec mes chaussures beige » etc. L’espace d’un instant, Fouillasson-Desnuits s’était interompu et observait discrètement la belle étudiante maquillée. Elle s’était reconnue. Le code secret avait fonctionné, et elle se savait remarquée du grand professeur. Elle le regardait fixement, sans même rougir. Quelle effrontée ! Cela lui plut beaucoup, au point de lui faire oublier un instant la présence de Fidèle-Grotte . Du fond de la salle vint de sa voix mal timbrée le rappel au principe des réalités. -« Professeur, pourrait-on également proposer, en tant qu’exemple significatif et même signifiant, la citation suivante : je vais encore flipper en étant reçu à Europe-Culture » ? L’orateur se tétanisa. Qu’allait-il faire ? Surtout, rester maître de la situation, et pas seulement pour la suite de sa relation avec cette jeunette exhibitionniste. Il y allait de son image, et Fidèle-Grotte venait d’endosser le statut d’ennemi public numéro un du Professeur de psychognose Grégoire Foullasson-Desnuits. « Mon jeune ami, ou plutôt mon vieil ami, si j’ai bien compté vos années de cursus infructueux » (rires, mais seulement aux premiers rangs) , vous perturbez le cours en évoquant un traquenard dans lequel vous m’avez personnellement entraîné, et que j’ai facilement déjoué. Souvenez-vous de votre fuite, et ne m’obligez pas à vous blesser inutilement en poursuivant cette vaine discussion . -Excusez-moi, Professeur, je voulais faire avancer la science, moi aussi. -De nous deux, Fidèle-Grotte, je ne serai pas le premier à flipper devant l’autre. Mais poursuivons », déclara t’il en regardant à son tour dans les yeux la fille en rose. « Donc, qu’est ce que le syndrome de la frénésie latente inhibant la placidité ? Car je vous rappelle que c’est précisément cette pathologie qui est au cœur de nos ébats (il regardait sa proie au premier rang, qui gloussa)… Veuillez m’excuser, de nos débats, bien évidemment. Fouillasson s’admirait lui-même quand il passait avec maestro tous ses messages. Une preuve de plus de son génie, de son ascendant sur l’autre, de son esprit brillant et de la mécanique bien huilée des neurones de sa substance grise, presque anormalement riche en connexions. Et il savait qu’il n’était jamais aussi bon que quand il s’admirait. Aussi ne se réfrénait-il jamais quand l’occasion de le faire lui était donnée. Le FLIP syndrome est caractérisé par trois symptômes. Pas plus de trois, mais pas moins non plus. Trois et uniquement trois. Et là je vous demanderai d’être très attentifs ; Chaque mot compte. Aucun mot ne doit être ni ajouté ni retranché, et encore moins déformé » Il les écrivit sur le pupitre électronique en prononçant les syllabes au fur et à mesure. Dans la salle, on entendait le raclement des stylos sur les feuilles. « Premièrement, une trémulation d’intensité variable, touchant tout ou partie du corps, du moins dans ses zones innervées. Cette trémulation sera accompagnée de signes cliniques, notamment de la lignée cardiovasculaire et neurologique, ainsi que des signes habituels réflexes lies au fonctionnement des nerfs sympathiques et parasympathiques» Il parlait d’une voix solennelle, d’une voix d’imprécateur. Il se voyait en toge, sénateur romain incontestable discourant devant la foule courbée. « Deuxièmement, un état de désordre thymique désorientant la psyché du patient, jusqu’à le placer dans un état de confusion où les concepts archaïques de nervosisme, d’inquiétude, d’anxiété, d’angoisse et de dépression réactionnelle n’ont plus d’intérêt ni diagnostique, ni pronostique, ni thérapeutique » Il voyait bien que certains étudiants ne suivaient plus, le concept étant trop puissant. Mais quelle importance. La jeune fille en rose semblait totalement conquise. « Et enfin troisièmement, un comportement réactionnel inadapté, non seulement à la situation objective, mais encore à ce que j’appelle, et je m’en expliquerai, car ce point est peut-être le plus important dans la définition du FLIP, la « traçabilité comportementale » du patient. Il attendit un peu, pour que son assistance ait pris note de son discours. « Mais qu’est-ce donc que la « traçabilité comportementale » ? Est-ce la nouvelle lubie du Professeur Fouillasson-Desnuits, qui se prétend spécialiste de la cryptoanalyse comportementocognitive clinicienne ? J’entends déjà les beaux esprits glousser sur le concept… » (il regardait en haut, à gauche, mais aucune réplique ne lui parvint) -Eh bien je m’en explique. En analyse clinique de terrain, nous savons bien que l’identité se construit par strates elles-mêmes évolutives. Les plaques tectoniques de notre identité (le méta-çà) façonnent notre apparence (le méta-moi) et nous propulsent presque inéluctablement vers un avenir moins libre que nous le voudrions (le méta-surmoi) » « Excusez-moi, Professeur, vous avez bien dit « mets toi sur moi », ou alors mets ça sur toi ? » Des rires fusèrent. La grossièreté de Fidèle-Grotte, passe encore. Mais que cela amuse, et à son détriment, c’était un blasphème. « Monsieur Fidèle-Grotte, il suffit de vos impertinences. A présent, ma tolérance ne peut que faire place à ma fermeté courtoise. Loin de tomber aussi bas que vous, je vous prierai poliment de quitter cette salle de travail, et d’aller faire vos calembredaines où vous voudrez, mais plus ici. Des étudiants attardés comme vous, j’en soigne plusieurs actuellement. Et des philosophes de votre espèce font honte aux grands noms du passé, comme Pascal, Ronsard Javelot-Duperry et Hubert Narran-Rilaivy lui-même. Quant à l’homme de médias que vous affichez être, je me demande si celui qui vous a introduit dans cette sphère d’influence n’avait pas lui-même un sérieux problème psychologique, au point de souffrir de « flip à la radio. Si votre traçabilité comportementale existe, ce qui n’est pas certain, il va falloir gratter les couches et les sous-couches des divers aspects de votre affichage!» Hilarité, du haut en bas de l’amphi. Quel orateur, ce Fouillasson-Desnuits. Il faut dire que Fidèle-Grotte s’est donné le bâton pour se faire battre ! « Mais avant que vous ne quittiez la salle, je veux vous remercier, finalement. Vous jouez mieux le rôle de fou du roi que celui de professionnel de quoi que ce soit, et surtout d’apprenti-psychologue. J’en étais donc à tenter de faire appréhender le concept de « traçabilité comportementale, que j’ai récemment mis en lumière en clinique analytopsychothérapeutique. La perte de cette traçabilité est pathognomonique. Sans cette perte, pas de FLIP, En cas de perte, mais en association avec les autres symptomes sus-décrits, le FLIP est diagnostiqué, et le traitement (une cure longue, méthodologique, régulière et actuellement trop onéreuse) peut commencer. Sans cure, pas de guérison, et même, aggravation lente et inexorable de la pathologie. » Un lourd silence suivit ces graves propos, assénés d’une voix presque gutturale, pour en souligner l’importance. « La traçabilité comportementale consiste tout simplement pour les spécialistes que nous sommes, à pouvoir prévoir le comportement ultérieur d’un individu en connaissant ses agissements antérieurs. La rupture comportementale, qui peut aller jusqu’à la fracture, voire le fracas en absence de cure, signe à elle seule l’existence du troisième symptôme du FLIP syndrome ». Le professeur laissa passer un moment, pour imposer sa conclusion, qui venait comme une délivrance, comme le point final. « Et quand vous aurez bien compris cela, Mesdames et Messieurs, vous pourrez dire que vous savez ce qu'est le FLIP, et que vous allez commencer, je dis bien commencer, à apprendre à le soigner, ce qui bien autre chose." Non seulement Fidèle-Grotte n’était pas sorti, mais il n’avait pas non plus dit son dernier mot. -Professeur, si je vous ai bien compris, ne serait-ce que partiellement, tant votre pensée est riche et votre réflexion basée sur l’expérience est profonde, on souffre de flip partout où les bouleversements sociétaux ne se sont pas accompagnés voire même n’ont pas été provoqués par les organes de soulagement et de régulation dont vous vous réjouissez. Votre honorable logique vous pousse donc, comme je vous l’ai entendu professer hier sur « Média-Parc », à recommander scientifiquement le développement de tels outils de prévention secondaire et tertiaire sur la route, dans les écoles, et au travail, comme cela commence à se pratiquer. Je suppose qu’il faudra aussi favoriser cette explosion florale dans les nouveaux ghettos, chez les SDF, les chômeurs, les bandes de jeunes, les couturières à domicile et les adeptes du jogging ? Il faut prévenir le FLIP de ces populations plutôt que de le soigner, et le diagnostiquer le plus rapidement possible une fois installé, puisque de la durée de la maladie dépend, comme vous l’avez enseigné, son degré de gravité ? Vous entendez donc faire la salubre promotion au bénéfice des catégories sociales dont la liste serait trop longue pour que je me risque à la commencer, des mêmes outils d’entraide républicaine que ceux dont bénéficient les familles en difficulté, immunisées contre le FLIP ? » -Je désespérais à tort de vous, cher Fidèle-Grotte, et je constate que dans une ambiance saine, vos propos finissent par être moins déplacés » La jeune étudiante était aux anges: son héros avait terrassé le dragon, rien qu’avec le pouvoir des mots. Elle sourit au Professeur Fouillasson-Desnuits, qui lui rendit volontairement et longuement son sourire. La complicité était établie. Restait à établir un contact, disons plus fructueux. « -Merci Professeur. Votre souci d’améliorer la santé mentale et d’y contribuer plus et mieux que personne n’est pas mis en doute, du moins dans cette assistance comme dans la majorité des instances, ce qui est bien sûr gage de votre crédibilité. -Bien évidemment », rétorqua le professeur, qui recommençait à s’agacer. -Bien entendu », reprit Fidèle-Grotte. -Mais imaginons que les médias, que les instances gouvernementales diverses, et que certains professionnels (ceux dont vous louez avec brio les qualités humanistes, et qui sont de plus en plus nombreux) n’aient pas les clés pour analyser d’autres pathologies ou motifs de souffrances psychiques venant accabler la vie familiale des gens. Après tout, sans votre génie personnel, et votre acharnement méritoire à débusquer le syndrome contre vents et marées, qui se serait douté que la société toute entière est flippée ? Imaginons même un scénario plus triste. Imaginons que quelques-uns n’aient pas votre altruisme et cette forme de naïveté scientifique propre aux grands esprits, dont vous êtes manifestement plus que tout autre doté, et que ces quelques-uns profitent de vos travaux pour faire du charlatanisme judiciaire, psychologique ou social ? » La salle explosa. Un tumulte s’emparait des rangs comme une grande marée s’empare d’un récif lors de la tempête. Le grand albatros dressait sa chevelure au ciel, agitant ses bras comme pour orchestrer la tourmente et se croire encore le chef d’orchestre des instruments qu’il croyait avoir accordés. Une sorte de trouble comportemental peu traçable s’emparait de lui. Il se prit à crier dans le micro, ne s’écoutant plus lui-même, fait rarissime dans sa pratique. « -Votre imaginaire vous dépasse, mon pauvre Fidèle-Grotte. Vous débloquez ! -Pourtant Professeur, on ne trouve que ce que l’on cherche, et on n’énonce que ce que l’on vous permet d’énoncer. Cela s’appelle de la communication, et nous en savons quelque chose dans les médias ! » L’albatros fulminait, le noeud papillon en vadrouille, presque sur l’épaule, et le micro tenu par le fil. « Je poursuis donc. Si chacun flippe, sauf en famille, c’est peut-être parce que les troubles familiaux ne sont pas évoqués par les médias, pas recherchés par les grands scientifiques humanistes comme vous, pas avoués par les légions de professionnels libéraux ayant éradiqué le FLIP. Peut-être qu’une partie des symptômes du FLIP, qu’une proportion d’événements conduisant à la phase d’état de la flippite, seraient à rechercher dans les troubles dont souffrent , sans qu’on les remarque ou veuille les remarquer, les gens en tant que parents ou partenaires conjugaux ? » -Malheureux ! Que faites-vous de « l’équité maritale » et des principes humanistes fondamentaux, dont j’ai parlé en début d ‘exposé, justement pour éliminer les bavures intellectuelles dont vos discours témoignent ? -Professeur, je vous rends à nouveau hommage, et me réjouis que cette équité maritale existe, équité dont j’ignorerais encore l’existence sans que vous l’ayez elle aussi découverte. Et pourtant j’insiste: quelle société s’autocritique plus qu’elle ne critique les autres ? Certainement pas la nôtre. Droits de l’homme par ci, égalité par là, libertés à bâbord, et justice à tribord. Pas de FLIP sur ces eaux balisées. Un sens unique. Là où le désordre ou plus exactement l’absence de contrôle normalisé règnent encore, dans ces strates archaïques de nos destinées non tracées, de curieuses maladies surgissent, dont le remède va consister à les prendre en charge convenablement, scientifiquement, rationnellement. N’a t’on pas déjà vu cela, dans l’histoire de l’occident ? Les acteurs du national socialisme n’affichaient pas du tout leur haine des populations à anéantir. C’étaient des organisateurs. Des gens de droit et des psychiatres, qui théorisaient apparemment froidement, sans passion, dans l’intérêt de l’état et des braves gens à épargner de la fripouille. Bien entendu, le nazisme est totalement dépassé. Comparer notre fonctionnement contemporain à ce système pervers serait pire qu’un injure, puisque ce serait une imbécillité. Mais pourtant, « rien ne change, tout se transforme », n’est-il pas vrai ? La perversité comme la bonté, individuelle ou collective, s’adaptent et s’épanouissent tout à tour suivant que les systèmes de régulation mis en place favorisent leur expression contradictoire. Les gentils organisateurs de notre régulation sont-ils crédibles seulement parce que leurs discours ont pénétré l’ensemble des corps constitués, transcendant comme toujours l’ensemble des clivages politiques apparents ? Je ne le crois pas. Tout le monde est flippé? Soit. Mais alors, c’est le grand GLOUP des familles, et c’est moi qui vous le dit ». Un grand silence s’était, à nouveau, emparé de la salle. Durant son discours, Fidèle-Grotte avait descendu une à une les marches de l’amphithéâtre, les étudiants s’écartant respectueusement pour le laisser passer. Comme des vagues amicales, ils portaient presque son transport vers l’estrade. Le « bouffon du roi » termina donc sa démonstration sur l’estrade, debout face au professeur, assis, presque prostré, sur un petit tabouret de fortune qu’il avait trouvé dans un recoin. Plus guère d’albatros de la psychologie. Un martinet à terre, tout au plus, incapable de se relever, certes comme son grand cousin, mais avec moins de panache. Et pire que tout, cette jeune étudiante qui regardait à présent avec une passion inédite le philosophe dissident…Seul génie te signe, aurait dit Lacan, ce gros con… « -Qu’est ce que le GLOUP, Monsieur Alan Fidèle-Grotte ? » demanda cette belle inconnue. -Le GLOUP, mademoiselle, n’est rien moins que la « Grande Lessive par Ordonnances Unifiant les Personnalités ». Des cris jaillirent : un chercheur était né. Un mouvement de passe indescriptible s’empara de l’auditoire, qui avait désigné le vainqueur On dut évacuer le Professeur Grégoire Fouillasson-Desnuits, qui s’était fracturé la clavicule en chutant de l’estrade, tant sa trémulation était importante et son désordre psychique violent. Fidèle-Grotte et la jeune fille au chemisier rose sortirent discrètement par la petite porte qu’avait emprunté l’orateur. Depuis ce moment historique, on n’entend plus parler d’avocats, de psys et de juges, plus d’huissiers, plus de points rencontre, plus de forcenés qui se défenestrent en sortant d’un tribunal, moins d’enfants malheureux, et plus de services sociaux. La lutte contre le STRESS pouvait enfin commencer.

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on.gifRectification - par Pascal le 11/05/2009 @ 17:48

Qui a vraiment lu George Sand, à part ses contemporains ? Qui peut faire aujourd’hui une citation de cette femme de lettres, pourtant indéniablement douée pour écrire ?

Certes, quelques pages ou même quelques romans de cette auteur ont été lus à l’école ou durant l’adolescence.
Evidemment, il est interdit de critiquer Geroge Sand. On ne critique pas une femme féministe, auteur à succès, coqueluche d’hommes célèbres, première femme à avoir gagné son divorce au nom de toutes les femmes opprimées en ayant « la garde » des enfants, dans le contexte où émergea une loi sur le divorce, pour laquelle cette militante des droits de la femme se mobilisa avec grande énergie. On ne plaisante pas avec les droits des femmes. C’est comme si, il y a cinquante ans, on se moquait des curés. C’est comme si aujourd’hui on critiquait les lobbies judiciaires et psychiatriques : la décence interdit ce type de blasphèmes.

Certains faits parlent pourtant d’elle, peut-être mieux que sa littérature.

Son plus célèbre livre « la mare au diable » se lit avec grande facilité. Les personnages ont tous une étonnante limpidité (soit ils sont dotés d’une admirable naïveté doublée d’un courage honorable, soit ils sont fourbes, mais ne le cachent nullement ). Mais il est surprenant de découvrir au-delà des claires images écrites par l’auteur, une vie personnelle bien plus complexe, troublée et occulte que son roman naïf.

Dans le roman, le vaillant laboureur est un homme parfait. Que ce soit le veuf, le père, le beau-fils dont il est question, qui pourrait faire le plus petit reproche à cet homme simple, intègre, méritant, véritable saint laïc ?

De même son épouse décédée de maladie était une femme à sa hauteur morale. Les parents de la défunte sont bons, attentionnés, avisés. Les enfants du laboureur sont bien élevés, et aiment tendrement leur famille.

Pour mieux s’occuper de ceux-ci, et aussi pour l’équilibre personnel du laboureur, ses beaux-parents lui conseillent de se remarier. Une preuve de plus de leur abnégation : ils aiment leur gendre comme s’il était leur fils…

Mais la nouvelle femme pressentie est une coquette, qui se moque des hommes, et qui trouve son plaisir à se faire courtiser, avec l’appui complaisant de son propre père…Personne ne triche, cependant : ce jeu assez pervers est assumé dans la transparence…

De son côté le gentil laboureur s’éprend avec candeur et sincérité d’une toute jeune fille, dont le courage et la pureté de sentiments n’égale que la sienne propre. Effectuant un voyage en sa compagnie, il découvre avec émerveillement (près de « la Mare au Diable ») la nature attendrissante et attrayante de la toute jeune fille, déjà femme par sa sagesse et ses préoccupations altruistes.

Hélas, la jeune fille doit aider sa pauvre mère et offrir ses services à quelque méchant propriétaire terrien, qui entend abuser d’elle comme il abuse de toutes les autres jeunes proies à sa portée.

La jeune fille au cœur pur s’enfuit, et le couple de cœurs purs va pouvoir naître.

Tout cela est écrit de façon réellement charmante. On est frappé par la facilité d’écriture, par la profusion des anecdotes sur la vie dure et simple des paysans, par la touchante façon de décrire, avec une plume méticuleusement naïve ou enfantine, la vie de pauvres gens, dont l’humble condition et l’absence d’instruction  ne doivent pas faire oublier la noblesse des sentiments (ce qui diffère du regard plus social de Zola ou Hugo sur la société).

Cependant, confronter la simplicité de ce roman, où les gens sont bons ou méchants sans malice, avec la vie réelle de George Sand revient à jeter un énorme pavé dans la mare au diable.

Dès le début de ce roman, elle griffe jusqu’au sang la profession de juriste, qui parasite les petites gens en leur soutirant le peu d’argent qu’ils ont.

Mais pourtant, elle sera la maîtresse de son avocat, dans son divorce qu’elle va comme on le sait « gagner ».

Les personnages magnifiques de son roman se portent mutuellement secours et assistance chaque fois qu’ils sont dans la peine, et quelle qu’elle soit.

Or Sand quittera Musset quand il tombe malade, et deviendra la maîtresse du médecin de son amant. Puis leur relation deviendra extrêmement compliquée, jusqu’à leur rupture.

Elle quittera également Chopin qui , certes, « toussait divinement », mais trop à son goût. Elle croisera le plus célèbre de ses amants juste avant son décès, et l’on rapporte qu’à la question « comment allez-vous ? », il répondit par un seul mot : « mieux ».

Dans le roman, c’est avec une très grande naïveté que la jeune fille s’occupe du petit dernier du fin laboureur, un véritable mignonnet qui déclare à qui veut l’entendre qu’il a choisi cette jeune fille pour être sa « petite mère ».

Mais dans sa vraie vie, George Sand s’est battue pour posséder ses enfants et l’argent des pensions, humilier leur père, s’est faite l’amie d’un sénateur (Naquet) qui judiciarisa le divorce (puisque le mariage est une « barbarie commise contre les femmes », allant jusqu’à parapher le texte de loi qu’il fit promulguer, demanda à Chopin de s’occuper des enfants d’un autre (pas décédé du tout, au contraire de ce qui se passe dans le joli roman), et fut très jalouse de voir que Frédéric Chopin était finalement très apprécié, et même trop à son goût,  par ses enfants (ce qui entraîna des disputes dites elles aussi « compliquées »).

La confrontation entre un roman et la vie de l’auteur laisse apparaître une belle illustration de ce que l’on appelle fréquemment la perversité ingénue. Quoi de plus mignon que d’écrire pour des enfants de belles histoires où les gentils sont toujours admirablement gentils, où les méchants sont normalement méchants ?
Et quoi de plus révélateur que de vivre une vie de luxe, depuis la naissance, en travestissant ses propres trahisons, mépris  et lâchetés sous la bannière de l’égalité sexuelle ?

Fumer le cigare n’est pas plus intelligent au féminin qu’au masculin. Détruire une destinée, même par les voies légales, n’est pas plus respectable quand on est femme que lorsqu’on naît homme. Etre attiré par ce qui brille n’a jamais été une vertu. Porter le pantalon ne permet pas de faire des forfaitures comme un homme en fait ou pourrait en faire. De même que porter jupon ne devrait pas permettre d’excuser les forfaitures féminines.

Pour commettre les leurs, qu’elles auraient tant voulu éviter, les ingénues perverses ne s’abritent elles pas souvent avec une « candeur de mare au diable », derrière le droit, ou derrière les vilenies prétendues ou avérées des autres, qui ne leur laisseraient pas le choix?

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on.gifLes seigneurs ne font plus saigner - par LJDD le 07/05/2009 @ 15:26

Au joli temps du capitalisme de Papa, on exploitait le sang des hommes. Mort à la mine. Mort en mer. Mort sur un chantier ou dans un champ. Mort à la guerre. Mort l’outil ou l’arme à la main.

Comme un homme doit savoir mourir avant son temps personnel, avec son temps idéologique.

Aujourd’hui, le capitalisme a bien changé. D’abord, Papa a été jeté aux orties, comme grand-mère. C’est Maman qui commande à la maison et qui souffre au travail. Papa ne sert plus à rien : des machines, des techniques, des procédures, l’ont ramené à sa place : ce père m’ a tôt zoïdée, qu’il aille se faire pailleter, et me permette d’être heureuse comme les Droits de l’Homme l’ordonnent.

En famille, pas besoin de revolver. Plus besoin de le pousser dans les escaliers de la cave avant de plaider qu’il était in-femme. Il suffit d’engager la procédure comme on engageait jadis les balles dans le six coups. Il y a des professionnels pour cela. Des femmes et des hommes qui s’indignent de la violence des autres, qui s’enorgueillissent que la peine de mort officielle (trois cas par an) n’existe plus mais qui oublient qu’un homme se tue tous les jours en sortant d’odieuse audience.

Au travail, on meurt moins dans une galerie, dans un lit d’hôpital public, sur un chantier, même si l’on meurt encore trop souvent sur la route. Mais on se consume à petit feu en cherchant un emploi qui n’est plus offert, en cherchant à rester utile malgré les injonctions de changement pour servir le profit, en essayant de ne pas perdre son âme pour servir un capitalisme devenu financier, abstrait, théorique, presque virtuel.

Et quant à la patrie, dernier volet du pétainisme, celles et ceux qui sont censés la représenter sont en total divorce avec les besoins sociétaux contemporains. Ségolène Royal ferait mieux de s’excuser de la collaboration de la prétendue gauche avec le capitalisme financier, la pollution généralisée, et l’effondrement de nos idéaux civilisés, plutôt que de ne pas s’excuser du divorce des Berlusconi…Et quant au coucou des bois Sarkozy et à sa xième femme, j’ai changé, (c’est bon pour ma pomme ), qu’il fasse un jour autre chose que du droit de travers serait aussi étonnant que si le coucou s’excusait de parasiter le nid des autres…

Dans notre phase sociétale pré-terminale, les seigneurs ne sont plus des saigneurs. On exploite l’argent, plus les hommes qui ont produit l’argent.

Les seigneurs ont à présent oublié l’Homme, celui qu’ils ignoraient déjà avant 1789.

On exploite le travail.

L’Homme au travail ? Qu’il aille se pendre s’il a tout perdu, et se faire soigner, s’il est stressé (nous avons de très très bons psychiatres). Ou qu’il dépose plainte pour harcèlement (nous avons de très très bons députés qui ont fait une loi pour cela, et de très très bons avocats et juges pour faire fructifier ce genre d’affaires) .

Et le sens du travail humain, qu’on n’en parle plus. L’odeur de l’argent suffit pour que le loup soit attiré.

On exploite la famille.

Un couple et des enfants ? Trois bonne raisons pour faire des affaires. L’une a raison d’avoir des droits, l’autre a raison d’avoir des miettes, et les enfants ont des droits eux aussi, que seuls des experts peuvent ordonner.

Une famille c’est bien joli si ça rapporte aux messieurs dames qui ont fait des études de droit. C’est joli comme jadis l’était un filon de mine exploité par des ploucs qui n’avaient pas fait d’études d’ingénieur.

Le suffering business ultra libéral bat son plein. Pas une peine de mort, pas un coup de revolver, pas un mot plus haut que l’autre. De grands principes humanitaires. Et tous les jours dix hommes qui tombent, catalogués forcenés déprimés psychotiques… Droidlomme par ci, droidlomme par là. Et des milliards de roubles, pesetas, lires, euros, francs, dans la poche des Mag-houilleurs, des grands exploitants modernes des filons de jadis, des filons de toujours…

Pascal Dazin, Médecin du travail

5 mai 2009

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Droits discriminés - par Pascal le 27/01/2009 @ 14:51

COMMUNIQUE

DE LA LIGUE DES JUSTICIABLES

EN DEVELOPPEMENT DURABLE

Le chef de l’état français vient de déclarer : "il faut sortir d'une société de droits factuels pour une société de droits réels".

 
Personne n’a réagi après cette déclaration d’intentions pourtant hautement menaçante pour la société civile : à la Ligue, nous nous en réjouissons. Rien de plus beau que cette promesse de droits discriminés pour et contre tous.

Chacun va pouvoir enfin saisir un Bon Avocat pour tout n’importe quoi, afin de faire ordonner ses droits réels par un Bon Juge, dans ce détail de sa vie personnelle qui sera enfin reconnu comme une Affaire.


C'est dans le même esprit que les juges d'instruction viennent d'être remis fortement en question: les Bons Avocats seront gagnants, pouvant s’investir très vite à chaque Mise en Examen. Là encore, la Ligue se frotte les mains, puisque nos amis du Troisième Pouvoir se les lavent et que leurs auxiliaires se rincent.

Tout cela rejoint fort heureusement la promesse de Notre Chef faite l'an dernier aux pionniers de l’état de droit en marche forcée, celle de créer une grande profession de droit (le Grand Chef tenait en effet à rassurer les avocats qui craignaient pour les affaires familiales quand la carte judiciaire fut modifiée, à tel point que quelques uns prirent le risque de faire une grève de la faim de plusieurs heures).

Ce n'est pas une société plus ou moins capitaliste qui est en marche, bien évidemment : ce débat est dépassé.

C'est un état normalisé, judiciaire, propre au moins sur la robe, qui se glisse doucement en place du désordre d’antan.

Ici, à la Centrale Légaziste, bunker de la LJDD, nous nous réjouissons que la presse se taise enfin. Le précédent avocat au pouvoir avait stigmatisé " les chiens " de presse, se jetant sur la misère des premiers ministres comme un chien sur un os.

Voici quelques jours,  le GPU, Grand Patron Unique, a donné un sucre à la presse écrite: plus d’argent pour la quantité et la vente, et un meilleur contrôle des organes pas trop fidèles encore à la belle normalisation des idées en cours.

Dès lors, des lendemains qui chantent nous sont promis. Pour fêter dignement cette journée internationale de la Robe Nouvelle, la Ligue des Justiciables en Développement Durable offre aux Justiciables Honnêtes et Légaux une version plus humaine du Chant du Départ, bien trop guerrier pour nos enfants (nos chers petits enfants, pour lesquels la Justice se donne tant de mal), eux qui doivent apprendre qu’un bon petit procès contre leurs parents vaut mieux qu’une sale guerre, même contre les nazis.

 
Chant du Guépard :

La victoire, en plaidant, nous ouvre la carrière

La procédure gui-i-de nos pas

Et du Nord au Midi, l’ordonnance guerrière

A sonné l’heu-eu-re des coups bas

Tremblez, faux amis de la France,

Trop libres de sang et d’orgueil

Le peuple souterrain s’avance

Citoyens on vous a à l’œil !

La Ripoubelle vous applique

Sachez attaquer et requérir

Un justiciable doit vivre pour elle

Pour elle il doit savoir mourir (bis)

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Création du Choeur des Pères Siffleurs de La Marseillaise - par Pascal le 01/11/2008 @ 17:54

Dans un état où le lobby judiciaire, s’abritant derrière son impunité et sa force répressive, a capturé, dénaturé et exploité les difficultés parentales contemporaines, et ceci au mépris des idéaux républicains, un événement terrible s’est produit. Des jeunes clients de stade de football se sont pris à siffler l’interprétation par une chanteuse de variété de l’hymne archaïque «la Marseillaise», sensé représenter les valeurs de la République française. Nous, pères violés sous prétexte de valeurs républicaines, déjà mobilisés au sein du «Mouvement des Cent papas Pillés» et du «Collectif des Chiens de Bergers», déjà investis dans le «Regroupement des Ni Potes ni Soumis»; appelons aujourd’hui solennellement à rejoindre également le «Chœur des Pères Siffleurs de la Marseillaise». Sifflons en chœur et de tout coeur, mais en sonnant aussi faux que les discours des tenants du pouvoir populiste qui s’indignent de ce petit incident para-sportif. Soyons à l’unisson de leur dévoiement, afin que ce qu’ils nous reprochent ne soit plus que leur comportement personnel, et que nous leur disions en face, quand ils nous mettrons en examen avec cette facilité des maîtres du Pouvoir face aux gueux. Il faut en effet siffler faux la Marseillaise à chaque fois que les valeurs républicaines sont bafouées intentionnellement, par opportunisme, par carriérisme, par affairisme, et surtout quand les exploiteurs du pouvoir judiciaire violent nos idéaux républicains. Gainsbourg se moqua de la Marseillaise dans une chanson alcoolo-narcissique. Son principal talent fut, comme souvent, de flatter la mode en cours. Aucun moraliste pseudo-républicain ne s’hasarda à l’inquiéter. Bien au contraire, le flatteur fut aussitôt flatté lui-même, encouragé, acheté, vendu.Léo Ferré écrivit et interpréta avec fougue et intelligence -et quant à lui hors état alcoolique; sa «Marseillaise». Il s’agit d’un poème cru et vivant, du chant d’écoeurement d’un homme critiquant avec talent le dévoiement des valeurs républicaines. Personne n’osa le critiquer en face (il fut juste censuré, autant qu’on pouvait le faire). Mais aujourd’hui, le pouvoir central se déchaîne contre des gueux siffleurs. Les valeurs républicaines, celles que ce pouvoir viole quotidiennement dans ses centres d’affaires familiales judiciarisées, ne peuvent selon lui être sifflées, surtout dans l’un des derniers carrés républicains : un stade de foot. Nous, Pères Siffleurs, affirmons qu’il n’y a pas que la balle dans la vie, au contraire de ce que ces messieurs-dames de la haute veulent faire croire quand plus rien de concret ne roule sauf des ballons.Chaque jour, des pères sont violés dans les chambres familiales. Nous les invitons à siffler faux la Marseillaise à chaque fois que des avocats et des juges font mine de le juger, de l’assister et de l’accuser, à seule fin de l’exploiter au nom d’une loi républicaine que ces coquins savent parfaitement violer pour prospérer.Cela fera une belle cacophonie.Merci, Maitre Sarkozy, Maitre Borloo, Maitre Lagarde, Maitre Alliot-Marie, Madame la juge Dati, vous qui plaidez si faux, de tenter de nous apprendre à siffler juste, en commentant ce communiqué.Lors de ses séances de tortures institutionnelles, Dominique Wiel, l’une des victimes du procès d’Outreau exploité par une centaine de professionnels (tous en place à ce jour), constatant la malhonnêteté de ses détracteurs, chantait la marseillaise, pour se défendre, pour résister. On se moqua de lui, côté robes noires. Il osait chanter la Marseillaise !Dans un stade de foot, des jeunes révoltés sifflèrent (une fois de plus) une soi-disant chanteuse, engagée pour chanter l’hymne devenu sacré depuis que plus rien d’autre ne l’est. On se moque d’eux, côté robes noires devenues exécutives.Ils osent siffler la Marseillaise ! Rien ne change, tout se transforme.Pascal Dazin, le 17 octobre 2008Le présent communiqué de presse adressé à Monsieur Laporte, un combattant des stades, catapulté avec cette légitimité que confère la bravoure, membre du GPF, Gouvernement Populiste Français.

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onJ'aimerai un dialogue avec Pascal - par savin le 26/03/2008 @ 19:00

Concernant Le Jaf Marc Juston TGI de Tarascon; Merci de bien vouloir me contacter par mail.

Merci


Aide aux Agonisants - par PascalDazin le 20/03/2008 @ 22:01

Assez souvent, les médias se font l’écho du combat des groupes de pression militant pour faciliter et hâter le passage de vie à trépas de malades en phase terminale, inexorablement voués à une souffrance et une agonie sans retour. Selon ces groupes de pression -très écoutés par les médias- la loi devrait toujours plus permettre d’épauler les patients qui n’en peuvent plus de souffrir sans mourir, qui ont besoin d’abréger leurs souffrances.  On invoque leur dignité bafouée, l’absence de fraternité. Conseillées pour le faire, ces victimes concernées déposent plainte. Elles veulent obtenir l’autorisation de transgresser la loi civile et pénale, ainsi que la déontologie médicale. Pour faciliter la médiatisation, une lettre au président de la république ne peut nuire. Les drames vécus par ces victimes de maladies incurables trop douloureuses nous ramènent non seulement à la problématique de l’aide au trépas mais aussi et surtout à celle du suicide. A côté des gens qui souffrent le martyre et ne peuvent être médicalement soulagés, à côté des gens qui ne le sont pas faute de prise en charge efficace bien qu’ils pourraient médicalement l’être, il y a les autres.  Environ onze mille personnes se suicides chaque année, en France. Les statistiques nous apprennent que c’est surtout « l’homme de 30 à 50 ans » qui se suicide. Et que le suicide des jeunes est la seconde cause de mortalité chez eux. Médecin du travail et responsable associatif, j’ai effectivement déploré de nombreux suicides dans la tranche d’âge des hommes concernés. Je n’ai rencontré des suicides que chez les salariés et les pères. L’alcool et le traitement judiciaire des séparations parentales furent les seules causes que j’ai observées à l’origine de ces tragédies. La souffrance par le travail  est un co-facteur qu’il ne convient pas de nier, mais qui reste mineur (bien que lui aussi très invoqué par certains groupes de pression, tellement relayés par les médias…) Un jeune homme se cyanura après rendu d’appel de cet appareil, à Vannes, qui l’amputait par respect de la Norme Judiciaire de son simple rôle de père. Je me souviens aussi de cet homme qui fut victime d’un arrêt cardiaque en retrouvant son fils à l’occasion de ce que l’appareil judiciaire appelle un « droit de visite ». Il est mort en prenant la main de son fils.  Il n’est pas de mois sans que l’on ne puisse cacher le suicide d’un père après décision judiciaire, voire même précédé du meurtre de ses enfants. Les procureurs imposent immuablement leur version officielle des faits dans les médias : il s’agissait d’un malade, d’un forcené, au mieux d’un désespéré (quand la position de l’agonisant impose cette réserve posthume, comme ce fut récemment le cas de ce maire qui se suicida en emportant ses enfants dans la mort). Pour l’instant, on ne peut empêcher le martyre des rares victimes de maladies incurables dont les souffrances restent hors de portée thérapeutique. Elles peuvent être aidés par leur entourage, même sans le demander au président de la république ou au tribunal local. Et d’ailleurs elles le sont, dans le silence des médias. On devrait pouvoir mieux soulager les victimes de maladies douloureuses, quel que soit le pronostic, et même si le soulagement médicalisé influe sur la vitesse de concrétisation de ce pronostic On pourrait cependant éviter l’agonie de centaines de victimes de suicides succédant à des rendus de « justice » illégaux, inhumains, irresponsables, les victimes du légazisme. Préventivement  en mettant les tortionnaires hors-jeu, comme on s’épargne du benzène, de la silice, du goudron ou de l’amiante. En retrouvant le chemin de l’idéal républicain. Et au plan curatif, puisque le légazisme perdure, en proposant la mort rapide à ces hommes en souffrance terminale engendrée par les violences institutionnelles contemporaines, qui sont statistiquement beaucoup plus nombreux que les malades échappant au soulagement thérapeutique, et même si leur souffrance ainsi que celle de leurs enfants aurait pu être évitée, par respect d’une éthique civilisée de base. Mais il y a un petit problème : ce sont les mêmes qui versent des larmes chaudes et bruyantes au sujet des victimes du bout du monde, qui s’apitoient médiatiquement sur les rares malades que des associations leur envoient, et qui s’épanchent avec un succès fou sur les sans papier en méprisant les cent papas pillés. « Alors ca y est, tu divorces enfin ? Et tu crois que ta femme va accepter la loi du plus fort et la pension ridicule que tu lui proposes ? On est dans un état de droit, mon pote! C’est plus toi le maître, gros macho c’est un juge et des avocats, au service de ton ex, que tu as suffisamment exploité et fait souffrir ! 

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Bye bye Justice, bonjour Juteuse ! - par L.J.D.D. le 13/03/2008 @ 08:32

Une présidente de MEDEF qui porte plainte pour diffamation contre quelques industriels, au lieu de porter plainte contre ceux qui séquestrent des millions d’euros, qu’est-ce que c’est ? C’est elle aussi une industrielle rusée, qui fait mine d’être plus " morale " que certains patrons en perte d’image et en gain de fortune, mais qui ne leur fera surtout pas barrage.C’est elle aussi une femme très conseillée par des centaines d’avocats, qui savent que pour noyer un problème, il faut créer des incidents. Aucun député-maître de droite ou de gauche ne le fera remarquer. Silence dans les rangs, tous alignés en barreaux, le doigt sur la couture de la robe noire.Des dizaines de milliers d’avocats qui cautionnent des publicités immorales et illégales pour inciter à créer des conflits judiciaires entre parents, qu’est-ce que c’est ? Des criminels, des irresponsables, des hommes d’affaires cyniques qui se moquent des suicides que leurs exactions bassement mercantiles déclenchent cent fois plus souvent que ceux que les souffrances par le travail provoquent. Qui n’ont que faire des déchirures éducatives et affectives que leur besoin de profit engendre dans les destinées des enfants et petits enfants concernés par leur exploitation. Un président de la république qui s’exhibe avec un gamin qui n’est pas à lui sur les épaules, sous prétexte d’amours redécomposées , qui oppose le conseil constitutionnel et la cour de cassation, au mépris de la séparation des pouvoirs, qui continue de percevoir des dividendes de son ex-cabinet d’avocats, non loin de celui qui fut plastiqué sans que curieusement on s’intéresse à cet attentat, qui reçoit un terroriste mais déclare qu’il veut aider toutes les femmes opprimées de par le monde, qui insulte sous prétexte qu’il serait insulté, qui porte plainte contre des journalistes sous prétexte de ses amours multi-redécomposées, qui est trop riche, mais fasciné par les " encore plus riches que lui ", qui se gargarise du pouvoir d’achat comme si c’était une nouvelle religion, qu’est-ce que c’est ?Le symbole de ce que devient la France, où il y a toujours trois pouvoirs, mais dont l’un prime sur les autres, métastasés par lui : le pouvoir Juteux, le pouvoir Législatif et le pouvoir Exécutif.Tu seras un avocat, mon fils. Tu seras riche, tu feras des affaires.Et même si tu ne fais que deux ans d’études de droit, tu pourras ensuite toi aussi prendre le pouvoir, et faire un doigt d’honneur à ceux que tu percuteras…Pascal Dazin, fondateur du MSR, Mouvement Social Républicain

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Tels pères tels fils - par Pascal le 12/02/2008 @ 01:20

Médecin du travail, responsable associatif presque trop expérimenté, je confirme la philosophie de cet article lu dans le Figaro.Dans la population divorcée, les lois humaines restent les mêmes que chez les parents unis ou séparés courtoisement (c'est-à-dire sans judiciarisation conflictuelle).En particulier, les modèles parentaux sont extrêmement importants pour former les enfants. Un père dévalorisé par les procédures (cas banal) va être un événement majeur conditionnant l'éducation des petits garçons.De même, une mère dominante va stimuler les petites filles. Petits garçons et petites filles du divorce et de la séparation parentale tel qu'ils sont pratiqués (voire capturés) par l'appareil judiciaire depuis trente huit ans vivent une situation inédite dans l'histoire de la société civilisée vieille de 2000 ans.Nous avons connu les guerres, la féodalité, la misère physique, le dénuement, l'impuiissance face aux maladies, la participation des enfants à l'économie et à la production. Les premiers médecins du travail dénoncèrent l'exploitration parfois mortelle des enfants.Mais nous connaissons depuis trente sept ans une nouvelle forme d'exploitation de l'homme par l'homme et de l'enfant par l'homme, orchestrée par une nouvelle féodalité aussi impunie et irresponsable que les anciens seigneurs.Tous les jours, je cotoie des parents divorcés déplorant les difficultés cumulées de leurs enfants. Chez les parents non divorcés, les difficultés sont le plus souvent simplement "basiques", liées au contexte social défavorable.Les garçons sont de moins en moins performants à l'école, mais les filles de plus en plus. Pourquoi? Ne sait-on pas qu'un père absent et/ou dévalorisé meurtrit forcément l'humeur d'un enfant, et surtout d'un garçon? "Après nous le déluge" ne s'applique pas qu'aux rois narcissiques et aux pollueurs de la nature. On peut aussi affirmer, sans aucune crainte de se tromper, que la dénaturation des liens familiaux sous prétexte de normalisation et d'exploitation judiciaires va avoir et a déjà de terribles conséquences en termes d'apprentissage des préceptes de la vie civilisée et d'estime de soi dans le respect de l'autre.

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Quelqu'un m'a dit - par LJDD le 10/02/2008 @ 18:41

http://www.paperblog.fr/articles/348462/

C'est la vraie voix de Carla ?


Les enfants du divorce troublés - par Aurelien le 28/01/2008 @ 12:37


Réponse à Marc Juston - par Pascal le 25/01/2008 @ 02:47

"A laisser plusieurs métiers instrumentaliser les familles,
on empêche leurs pratiques"

Voici qui aurait pu être écrit par Platon, s'il avait lu de nos jours ces bêtises professées avec la vanité des gens de robe, qui citent les philosophes comme un plombier déboucherait un vélo.

Avez-vous remarqué qu'au nombre des acteurs (pardon, des Acteurs) intervenant dans les tribunaux, il n'y a pas les Parents (pardon, les parents)?


Les propos du citoyen Juston m’attirent ces réflexions.

Voici un homme dont le métier de juge lui est prétexte à faire de la politique. Voici un juge de plus qui se fait juge et partie, et qui s’immisce directement dans un débat à caractère législatif. C’est donc un conformiste, puisque tant d’autres mettent en avant leurs divers métiers de robe pour dire tout et n’importe quoi dans la défense exclusive (sans accusation) de leur lobby surprotégé. Nous sommes bien à tarascon : voici un juge de plus qui se prend pour mieux qu’il n’est, simplement parce qu’il l’est, en vit, et n’est pas prêt d’être remis à sa place, la dernière dans le jeu des trois pouvoirs républicains.

Lire la suite dans le forum de SOS Enfants du divorce.

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Test: la déjudiciarisation et le divorce amiable chez notaire - par Ludovic le 15/01/2008 @ 13:05

Désinformations.com article paru le 14-01-2008People : Nicolas Sarkozy a épousé Carla Bruni en secretcorrespondance des Palais de Justice

Cette fois c'est officiel, l'Est Républicain a annoncé dans ses colonnes la mariage tant attendu. Il se serait déroulé jeudi à l'Elysée alors que toute la presse guettait les futurs mariés à la mairie du 16ème arrondissement.

"Ce n'était qu'un leurre" se réjouit le porte parole de l'Elysée, fier de sa supercherie.

Ce mariage précipité se justifie par le fait que Nicolas Sarkozy souhaite être le 1er justiciable à divorcer selon les modalités du nouveau divorce par consentement mutuel qui se déroulera non plus devant un juge mais devant notaire.

Soucieux en effet de tester par lui-même toutes les réformes du gouvernement (y compris la hausse du smic) Nicolas Sarkozy a d'ores et déjà fixé la date du divorce au 1er avril prochain.

Dès le 15 avril notre super président épousera Rachida Dati pour la consoler d'avoir été mise à l'écart pendant l'intermède Bruni. Par ailleurs pour montrer sa confiance dans le nouveau divorce, Nicolas Sarkozy s'est dit prêt à épouser toutes les françaises qui en feront la demande avant le 1er avril.

La durée du mariage sera contractuellement fixée à 3 mois de sorte que le président puisse honorer toutes les volontaires. Cependant d'après des sources bien désinformées le gouvernement envisage de faire voter une loi autorisant à titre exceptionnel la polygamie afin que le président puisse contenter toutes les demandes qui ne vont pas manquer d'affluer à l'Elysée.


D"aprés Desinformations.comLe site satirique francophone de bon goût dont toutes les informations sont fausses

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Déjudiciarisation - par Aurelien le 14/01/2008 @ 21:52

Aprés une horrible séparation avec des procédures qui ont duré 5 ans, entretenues par la justice, je me retrouve sans contact avec mon fils.
En lisant les blogs et forums sur le projet de loi du divorce par consentement mutuel puisque je suis maintenant mariél, mais ne compte pas divorcer, je constate que le mieux serait une totale dejudiciarisation des séparations et divorces tout du moins pour ceux non conflictuels -afin qu'ils ne le deviennent pas d'ailleurs-.
@urL

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Forum et Pétition - par Joseph le 08/01/2008 @ 07:53

Le très récent forum de SOS Enfants du divorce a été très sollicité à la suite de l'annonce du projet de placer le divorce devant notaire. Il semblerait que les familles en France n'acceptent plus autant la judiciarisation systématique des relations familiales. Participez à ce forum. Visitez également le site de la Pétition de SOS Enfants du divorce qui remonte à 1999.

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Les avocats en grève contre le divorce devant notaire - par SOS_Ed_Paris le 20/12/2007 @ 14:30

Les Echos, Jeudi 20 décembre 2007         
Info & Secteurs > France > Actualité > JUSTICE POLICE -

Les avocats en grève contre le divorce devant notaire
[ 20/12/07  ]



Une belle unanimité : 100 % des barreaux ont protesté hier contre le projet de réforme du divorce, les mouvements prenant des formes différentes dans les 180 barreaux : manifestations, conférences de presse, grève des audiences... Et ce n'est qu'un début. « C'est une grève d'avertissement, d'autres mouvements auront lieu en janvier », a prévenu hier le président du Conseil national des barreaux (CNB), Paul-Albert Iweins. Visiblement exaspérées, les organisations représentatives de la profession (CNB, Conférence des bâtonniers et barreau de Paris) ont dénoncé le « mouvement de privatisation de la justice »
entrepris par le gouvernement. « Vous avez aimé le divorce devant notaire, demain vous aimerez le licenciement devant notaire et après-demain, vous aimerez les tutelles devant notaire », a ironisé Paul-Albert Iweins alors que le gouvernement envisage de permettre le divorce par consentement mutuel devant un notaire sans passer devant le juge... et donc sans avocat.
« Porte ouverte aux abus »

« Ce n'est pas une question de corporatisme », s'est-il défendu, rappelant que cette « défiance à l'égard du juge » était « la porte ouverte à des abus considérables ». Et, pour justifier le bien-fondé de leur mouvement, les avocats ont deux arguments : le premier est moral : « On met le mariage au niveau du PACS et du concubinage. Est-il devenu un contrat à durée plus ou moins déterminée ? », s'interroge notamment Andreanne Sacaze, du barreau d'Orléans, en pointe dans la protestation. Le second est économique, le coût du passage devant le notaire ne serait pas, selon eux, forcément moins onéreux : il ne permettrait pas pour les couples à bas revenus de bénéficier de l'aide juridictionnelle et, à une somme forfaitaire encore à déterminer, le notaire ajouterait toute une série d'honoraires pour régler les questions patrimoniales. Un thème repris par L'UFC-Que Choisir qui a réclamé hier dans une lettre ouverte à la garde des Sceaux Rachida Dati un débat parlementaire « sur l'ensemble de la réforme de la justice », en estimant que la « morceler » revenait à la rendre « parfaitement illisible ».

« Extrême méfiance »

L'attaque directe contre le gouvernement est à peine voilée. Après la concertation avortée sur les cartes judiciaires, les avocats sont remontés : « On ne peut pas continuer à travailler comme ça », s'est insurgé Franck Natali, le président de la Conférence des bâtonniers. Mais les avocats restent prudents et affirment qu'ils participeront « mais avec une extrême méfiance » au groupe de travail que la garde des Sceaux, Rachida Dati, doit prochainement installer sur la répartition des contentieux. On ne sait jamais.
VALÉRIE DE SENNEVILLE

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Derrière la refonte de la carte, des mutations des circuits judiciaires[06.12.07]

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Europe 1 - Retransmission - par cpr le 19/12/2007 @ 23:54

Europe 1 - Les avocats en colère ? Emission radio du mercredi 19 décembre, sur l'utilité de l'avocat dans les procédures de divorces et séparations, avec interventions et témoignages des auditeurs.

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Grève nationale des avocats - par SOS_Ed_Marseille le 19/12/2007 @ 10:39



Réforme du divorce: grève nationale des avocats

Les avocats diront mercredi leur refus du projet de réforme du divorce par consentement mutuel, avec un mot d'ordre national de grève incluant, pour la première fois en près de quatre ans, les audiences au tribunal.Le sang de la profession n'a fait qu'un tour à l'annonce, mercredi dernier, que le Conseil de modernisation des politiques publiques souhaitait, "lorsque les époux sont d'accord sur l'ensemble des conditions du divorce, que le juge ne soit plus nécessaire et qu'il soit possible de procéder simplement à un enregistrement de l'acte devant un notaire".Depuis deux ans, les avocats --un corps de métier généralement peu prompt à descendre dans la rue-- ont manifesté maintes fois leur mauvaise humeur : pour demander une réévaluation de l'aide juridictionnelle, protester contre la directive européenne sur le blanchiment ou, dernièrement, s'opposer au remodelage de la carte judiciaire.Selon le Conseil national des barreaux (CNB),organe représentant les 46.000 avocats du pays, il faut remonter au 7 février 2004 et à l'opposition à la loi Perben pour trouver un mot d'ordre incluant les audiences au tribunal, ce qui peut signifier le report de nombreux procès. Même s'il reste à voir comment cette grève sera suivie dans chaque barreau, la vigueur de la réaction, et sa rapidité, montrent l'exaspération d'une profession qui se sent une nouvelle fois mise devant le fait accompli."Le gouvernement est atteint de frénésie. Sous le prétexte que la France a besoin de réformes, il multiplie les effets d'annonces. Au lieu d'interroger les praticiens et les spécialistes, il décrète, il impose, et dans le domaine de la justice, il ne fait que semer le désordre", s'est indigné, dans une lettre ouverte, le bâtonnier désigné Christian Charrière-Bournazel, qui dirigera le barreau de Paris au 1er janvier. Lesavocats digèrent mal d'avoir appris cette "piste" gouvernementale dans la presse, alors qu'elle menace l'une de leurs principales sources de revenus, dans un pays où l'Insee recensait 52,2 divorces pour 100mariages en 2005. Et la profession estime que le consentement mutuel représente autour d'un divorce sur deux.Le gouvernement a assuré qu'il ne s'agissait que d'une "piste de travail"et que les conjoints pourront toujours, s'ils le souhaitent, recourir aux avocats. La garde des Sceaux, Rachida Dati, doit mettre en place cette semaine un groupe de travail sur la "déjudiciarisation" du divorce par consentement mutuel, dirigée par le juriste Serge Guinchard.Paul-Albert Iweins, président du CNB, a déjà prévenu que si le projet était maintenu, "d'autre actions plus dures" seraient envisagées en janvier. Sans attendre, les barreaux d'Orléans et de Carpentras sont déjà passés à l'action. Outre leur chiffre d'affaires, les avocats affirment défendre le justiciable."Dans beaucoup de cas, explique Me Charrière-Bournazel, le consentement au divorce peut avoir été imposé par le plus fort des deux... L'intervention du juge est indispensable pour vérifier la qualité des consentements" sur la garde des enfants ou le patrimoine. Avec la réforme, estime-t-il, "la porte est ouverte à l'arbitraire" puisque c'est l'époux le plus riche qui paiera le notaire et risque donc de l'influencer, "alors que le juge est payé par l'État".

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La police expulse les avocats avec les grenades lacrymogènes - par SOS_Ed_Marseille le 18/12/2007 @ 18:41

Quotidien la Provence

A Carpentras, hier matin, 70 membres du barreau réclamaient une audience en sous-préfecture

[url=http://www.laprovence.fr/articles/2007/12/18/191377-UNKNOWN-La-police-expulse-les-avocats-avec-les-grenades-lacrymogenes.php] Quotidien La Provence
Publié le mardi 18 décembre 2007 à 06H38 [/url]

[b]A Carpentras, hier matin, 70 membres du barreau réclamaient une audience en sous-préfecture[/b]

Les avocats du barreau de Carpentras ont entamé un bras de fer avec la Chancellerie. Hier, ils ont demandé à rencontrer la sous-préfète, Marie-Gabrielle Philippe, pour qu'elle fasse "remonter" leur désapprobation face au projet de réforme de la carte judiciaire et du divorce, et pour obtenir, un rendez-vous avec la ministre de la justice. "Nous demandons que Mme Dati vienne se rendre compte des effets néfastes de son projet, a déclaré Me Bernard Autric, bâtonnier. Si les tribunaux ont trop d'affaires, la bonne réponse n'est pas de déjudiciariser. En France, nous avons dix juges pour 100 000 habitants contre 24 en Allemagne. C'est le sort des avocats mais aussi des justiciables qui est en jeu."

À 9h30, en l'absence de la représentante de l'État retenue à Avignon, ils ont décidé d'envahir la sous-préfecture jusqu'à son retour. Mais dès 10h, c'est le nouveau commissaire Antoine Bonillo qui est venu à leur rencontre. Il avait des instructions pour les "sommer" de sortir et a averti qu'il était prêt à utiliser la force. "L'État n'a donc rien à nous dire?" ironisait Me Messina. " La sous-préfète n'est qu'à 20 minutes, nous allons l'attendre…" ajoutait Me Roubaud. Tous déploraient le "mépris" avec lequel ils étaient traités et le refus de concertation. 10h45, quelque 19 policiers de Carpentras, dont une majorité de femmes, procèdent à l'évacuation.

La plupart connaissent bien les avocats. Stupéfaits et indignés, ces derniers hurlent "à la dictature" et font bloc pour repousser les forces de l'ordre dans le jardin, avant de refermer la porte. À 10h50, les policiers reviennent par une autre entrée et utilisent des bombes lacrymogènes (voir ci-dessous). Vers 11heures, le maire arrive, appelé pour tenter une médiation, par les avocats et la sous-préfète. Cette dernière, jointe au téléphone, finit par fixer un rendez-vous avec une délégation à 13heures.

À 11h30, les avocats sortent dans le calme. Il est 14h30, lorsqu'après une heure d'entretien, le bâtonnier, accompagné de quelques représentants de la profession et en présence du maire rend compte de la discussion. " Mme Philippe a justifié l'emploi de la force sans exprimer de regret." Les avocats demandent des excuses et ont réitéré leur souhait d'obtenir un rendez-vous avec la Garde des Sceaux avant vendredi. Toute la journée, les téléphones portables ont fonctionné, d'autres barreaux seraient prêts à se mobiliser.

Par Martine Quinette ( carpentras@laprovence-presse.fr )

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Grève des avocats mercredi 191207 - par SOS_Ed_Paris le 18/12/2007 @ 15:44

Info Patrimoine
JOURNÉE DE GRÈVE MERCREDI DES AVOCATS POUR PROTESTER CONTRE LA RÉFORME DU DIVORCE    
     

Le Conseil national des barreaux des Avocats  appelle tous les avocats à une journée   à une journée de grève mercredi prochain pour protester contre la réforme du divorce, qui permettrait notamment que le divorce par consentement mutuel puisse se passer devant un notaire, et non un juge.

Selon le projet du gouvernement, le divorce par consentement mutuel pourrait se faire devant un notaire.

Les avocats souhaitent ainsi faire pression sur le gouvernement pour que cette réforme ne soit pas mise en application.

En cas d'accord sur l'ensemble des conditions du divorce notamment sur la garde des enfants entre les deux époux, le notaire pourrait remplacer le juge, mais les époux pourront toujours recourir aux services d'un avocat.

L'objectif pour le gouvernement est d' allèger les tribunaux, et faciliter les proédures de divorce à l'amiable.

Ce projet devrait faire l'objet de débats au sein d'une commission mixte magistrats, avocats, notaires.

Après la réforme de la carte judiciaire, les avocats sont donc en colère et feront grève mercredi.

Me Paul-Albert Iweins, président du Conseil national des barreaux n'a pas hésité à déclarer :"Ce projet est scandaleux, un mauvais coup pour les justiciables, la justice et les avocats au moment où leur profession est en difficulté"

Les avocats évoquent notamment le risque pour le plus faible des époux se retrouver lésé sur ses droits si cette réforme passe.

L'Union nationale des associations familiales se montre assez réservé aussi.

Le Conseil national des barreaux regroupe près de 48.000 avocats .

Il  ajoute qu'un divorce par consentement mutuel devant notaire (et non plus devant un juge), entraînerait des frais supplémentaires pour les époux, sans que la procédure ne soit par ailleurs plus rapide.

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Grève des avocats contre la déjudiciairisation - par SOS_Ed_Marseille le 18/12/2007 @ 15:42

France Info Fil AFP
Les avocats d'Avignon en grève mardi par solidarité avec ceux de Carpentras
18/12/2007-[10:22] - AFP

AVIGNON, 18 déc 2007 (AFP) - Les avocats du barreau d'Avignon se sont mis en grève mardi matin "par solidarité" avec leurs collègues de Carpentras, évacués la veille de la sous-préfecture de Carpentras (Vaucluse) par les forces de l'ordre, a-t-on appris auprès d'eux.

Ce mouvement de grève inclut toutes les audiences au civil et au pénal au tribunal de grande instance d'Avignon, à l'exception du contentieux de détention. Une manifestation des avocats d'Avignon et de Carpentras est prévue en début de soirée devant la préfecture d'Avignon, où une délégation doit être reçue par le préfet. Les avocats d'Avignon devaient initialement participer à la grève nationale de leurs confrères mercredi contre le projet de réforme du divorce, mais ils ont avancé d'un jour leur mouvement pour soutenir leurs collègues de Carpentras. Soixante-dix avocats du barreau de Carpentras ont été évacués lundi de la sous-préfecture du Vaucluse qu'ils avaient envahie dans la matinée pour protester contre la réforme de la carte judiciaire et du divorce. Les forces de l'ordre ont eu recours à des gaz lacrymogènes lors de l'intervention. La Conférence des bâtonniers, qui représente les avocats de province et de banlieue parisienne, a fait part de son indignation lundi en demandant l'ouverture d'une enquête sur cette évacuation musclée, jugée "inacceptable".

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Evacuation musclée des avocats qui avaient envahi la sous-préfecture - par Agora le 17/12/2007 @ 23:46

Les avocats envahissent la sous-préfecture de Carpentras
17.12.07 | 10h39

Les forces de l'ordre ont dégagé lundi avec des gaz lacrymogènes quelque 70 avocats du barreau de Carpentras (Vaucluse) qui avaient envahi plus tôt dans la matinée la sous-préfecture decette ville pour protester contre la réforme de la carte judiciaire et du divorce, a-t-on appris auprès de l'un des manifestants.

"Les policiers sont intervenus à grands jets de grenades lacrymogènes, mettant en danger la santé de certains d'entre nous, en particulier d'une femme enceinte", a expliqué par téléphone à l'AFP Me Marc Geiger, avocat à Carpentras. "Deux d'entre nous gazés à bout portant ont été soignés par les pompiers sur place, notre doyen Guy Macary, âgé de 77ans, a été lui aussi incommodé".

Les avocats ont obtenu un rendez-vous à 13H00 auprès de la sous-préfète de Carpentras Marie-Gabrielle Philippe.

La préfecture du Vaucluse a confirmé l'évacuation dans un communiqué, expliquant qu'elle avait été réalisée par 19 policiers de Carpentras "après un dialogue puis sommation" et que "compte tenu de la résistance des manifestants, deux grenades lacrymogènes ont été utilisées".

"Aucun blessé n'est à déplorer. Seuls quelques manifestants ont été incommodés par les gaz lacrymogènes", a souligné la préfecture expliquant l'évacuation par "la gêne que constituait cette occupation pour le bon fonctionnement d'un bâtiment recevant du public".

Article intégral disponible sur le site du quotidien le Monde.

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Qui était la septuagénaire passionnée? - par Jugeomane le 17/12/2007 @ 21:10

Attentat meurtrier à Paris

Une septuagénaire passionnée tuée dans un cabinet d’avocats.

 

Une femme, âgée de 75 ans, vient d’être victime d’un attentat meurtrier à la bombe, dans un cabinet d’avocats d’affaires civiles, rue Malesherbes à Paris.

C’est d’ailleurs dans cet immeuble que le chef d’état Sarkozi, lui-même fils d’une avocate, garde dit-on des parts de profits réalisés par son ancien cabinet d’affaires personnel. L’explosion meurtrière a tué cette vieille femme presque sur le coup.

Un avocat présent à proximité de l’engin a été légèrement blessé, et déclare " ne pas comprendre " les raisons de ce geste. L’avocat général procureur de la république géographiquement compétent, ainsi que la ministre de la défense, ex-avocate, se sont immédiatement rendus sur les lieux du crime. Ils ont déclaré ne pas comprendre ce qui se passait dans ce "cabinet d’avocats sans histoires".

L'avocate Christine Lagarde s'est gardé de dire quoi que ce soit. Les avocats de ce cabinet ont déclaré être choqués à l’idée que cette femme de 75 ans, présentée successivement comme " bénévole passionnée de droit civil ", puis " assistante ", puis " secrétaire ", ait protégé le voisinage de son corps. Ils lui ont bien évidemment rendu un hommage radiophonique à la hauteur du respect qu’ils démontrent chaque jour avoir pour le reste de la société civile.

Une avocate du cabinet a immédiatement soupçonné un architecte de 45 ans, " cas intéressant d’érotomanie en phase agressive " comme le déclara la presse radiophonique publique après avis d’un expert agréé par la justice, " malade " qui l’avait " harcelée " quelques années auparavant, la contraignant à porter plainte, ce qui est bien évidemment une preuve de sa bonne foi personnelle. Il y avait eu un non-lieu dans cette affaire. Ce malade assassin présumé a depuis été mis hors de cause.

Mais qui en voulait à cette dame de 75 ans, secrétaire assistante bénévole passionnée, au point de risquer, en l'assassinant, de blesser des représentants sans histoire de l'ordre judiciaire?

Sa tombe respectera son abnégation

et son amour du droit civil.

Car nul ne doute, dans ce cabinet sans histoire, qu’elle aurait voulu donner sa vie

pour servir sa passion.

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Libre expression - par Admin le 17/12/2007 @ 19:31

Libre expression des justiciables du développement durable - Forum constant créé en décembre 2007 à la suite des grêves réactionnelles des avocats après annonce des projets de déjudiciarisation des divorces et séparations -

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