Baston la Baffe au pays des Droits de l’Enfant
Ou
Les cris s’envolent mais les baffes restent.
Il y a quelques jours, un malheureux gosse était giflé(sauvagement) par un de ces professeurs, sous le beau prétexte qu’il désobéissaitet lui apprenait qu’il n’était qu’un petit connard. Dire la vérité estbien mal récompensé, de nos jours que la père de la Victime, n’écoutantque son grand cœur et la publicité pour engager des avocats -un vaillant gendarme en exercice- fit aussitôt déposer Plainte contre la brute.
Aussi bien ses collègues le gardèrent à vue le tempsqu’il déprime.
Mais le jeune dut quitter son établissement. Déposer plainte contre un enseignant l’impose. Ceci permit à l’Avocat du brave garçon(un Spécialiste des Droits de l’Enfant), judiciairement violé dans l’un de ses Droits Fondamentaux, de plaider dans les médias que les faits étaient si graves que l’Enfant avait même du quitter son cher établissement.
Jusque là, tout le monde est au courant du déroulement de cette tragédie, et même pire : de cette Affaire.
Mais ce que l’on ignore, c’est la suite. Car une baffe en attire parfois une autre, puis ce peut être l’avalanche, du moins quand on aime vraiment ce que les Droits de l’Enfant peuvent nous procurer.
En voici la preuve.
Il se trouve que la Mère du pauvre gamin, une Femme qui le vaut bien, non seulement Mère Courage mais encore Epouse Modèle, étaitune Femme sensible et fragile. Elle ne supporta pas le spectacle de la joue encore rougie de son petit dernier, qui plus est privé d’école comme pour le punir d’avoir dit sa vérité à un tortionnaire, comme pour punir la vertu.
Elle gifla le père. Par réflexe. Pour lui demander enfin l’assistance qu’il avait jadis promis de lui prodiguer, en se faisant l’honneur de l’épouser, sans jamais tenir parole.
Mais cet imbécile, au lieu de comprendre le geste noblement désespéré d’une Femme qui crie son désespoir, alla en parler à l’Avocat déjà engagé, qui le dirigea aussitôt vers un de ses confrères, spécialisé dans les Droits de l’Homme.
Une fois le couple divorcé (aux torts exclusifs dugendarme) et la Résidence Habituelle fixée chez la pauvre Maman esseulée, le père se mit à boire encore plus.
Lors d’un banal exercice de droit de visite, il gifla son fils d’une voix tremblante, parce qu’il avait cru, bien à tort,qu’il lui murmurait « pauvre prof ». Une malheureuse baffure, bégayat’il ensuite.
Le jeune, n’écoutant que son petit livre « jecompte sur mes dix Droits », téléphona à une association spécialisée dans l’écoute des enfants en danger chez leur père.
Une Gentille Enquêtrice se présenta chez le forcené, dès le lendemain à l’aube, à l’heure où les joues sont encore blanches.
Mais une fois le coup parti, la pauvre femme à lajoue désormais rougie fut contrainte de composer le 17 et d’en référer au tribunal.
Le père avait ses protections (on ne donne pas quinze ans de sa vie à la France sans connaître de petits avantages).L’affaire tardait à être punie. Aussi l’Enfant, conseillé par l’Enquêtrice,contacta la Défenseure des Enfants sur son numéro vert perso, afin de hâter les procès durs, ainsi qu’il lui demanda de le faire.
N’écoutant que son cœur, cette Femme qui elle aussi était fragile, sensible et courageuse, outre qu’elle le valait tout aussi bien que l’Enquêtrice et que la Maman, se diligenta prestement sur les lieux du drame.
Que croyez-vous qu’il advint ? La Nouvelle Compagne du père lui asséna un aller-retour dont Elle se souviendra jusqu’auprocès, et même peut-être après encore.
Mais se rendant à la gendarmerie, accompagnée de son Avocat, Elle fut indignée par la mauvaise volonté des gendarmes, qui rechignaient derechef à recevoir une plainte dirigée contre un des leurs. Mêmes’il était à présent en congé de longue durée pour troubles bipolaires, dûment affirmés par l’expert psychiatre, ces derniers ne pouvaient oublier leur solidarité d’antan avec le grand malade. Car sans être corporatiste on n’en est pas moi sentimental.
La brave Défenseure souffleta au hasard un de ces malandrins, lequel répliqua aussitôt, pour l’honneur. Même punition pour elle.
L’Avocat ne put même pas les départager :comme tant de ses Confrères dès qu’ils sont confrontés à quelque réalité de terrain, il avait préférés’évanouir, puisque s’enfuir(comme il en avait le Droit) aurait été remarqué.
Quand Elle comparut pour violence à Officier de Gendarmerie, La Défenseure narra ses mésaventures avec tant d’émotion qu’Elle arracha des larmes à la salle et même à Madame la Juge.
Relaxée, elle croisa le Procureur qui l’avait poursuivie. Celui-ci se protégea préventivement les joues par ses deux mains plaquées contre elles, et c’est pourquoi, sans doute, ce fut l’huissier qui reçut la baffe que l’avocat destinait, dans un accès de courageuse sournoiserie, au gendarme.
Nous en sommes là. Mais l’histoire n’est vraisemblablement pas finie. Une baffe appelle une autre baffe, et les têtes à claques ne manquent pas.
Mais revenons à l’essentiel : quid du courageux jeune homme, victime du gifleur fou ?
Il va bien, et c’est miracle. Pris en charge dansun centre de réadaptation, il a fait son droit, et le voici à présent avocatspécialiste des cas-mouflets.
Le 12 février 2008, P.Dazin, PDG de la LJDD